La Cuisine est sans conteste un lieu important et compliqué pour un proche malvoyant. Avec le retour de l’été, c’est le bon moment pour entreprendre des aménagements utiles qui vont rendre la vie plus simple et plus sure. Dans cette première partie, nous abordons le traitement de la pièce et de l’éclairage.
Le sol de la cuisine
Commençons par le sol de la cuisine. Il faut chercher à améliorer les contrastes pour que la personne puisse mieux y voir les éventuels objets. Choisir une couleur à ton clair et neutre, suffisamment différente de la couleur du mobilier. Eviter les couleurs très sombres qui vont absorber la lumière. Eviter le blanc qui ne permet pas de distinguer la farine, le sel, le sucre.
Pour faciliter l’entretien, s’orienter vers un carrelage antidérapant. A défaut, utiliser un carrelage à petits carreaux car les joints feront office d’antidérapant.
Disposition générale
Afin de faciliter la circulation dans la cuisine, aménager les plans de travail en périphérie et dégager la partie centrale de la pièce. Si possible, éliminer les tables isolées. Si une chaise ou une table sont nécéssaires, prévoir des pieds de couleur contrastée avec le sol afin de bien les mettre en évidence et d’éviter que le patient ne se prennent les pieds dedans.
Pour les fenêtres éventuelles, utiliser des fenêtres coulissantes ou des vasistas.
Mobilier de cuisine
Pour les meubles possédant des pieds (chaise, table), utiliser des pieds de couleur contrastée. Les portes de placard posséderont des poignées très contrastées. Astuce : utiliser les poignées de couleurs différentes ou des étiquettes colorées, afin de faciliter l’identification et l’orientation.
A l’intérieur des placards, s’ils sont profonds, utiliser de préférence des tiroirs coulissants pour les rangements. Si l’utilisateur est âgé prévoir de ne pas installer de rangement trop près du sol.
D’une manière générale, augmenter la surface de plan de travail. Ces plans seront situés à hauteur de travail, plus haut qu’une table de cuisine. Bien entendu il faudra les placer près du point d’eau et de la cuisinière, qui sont les endroits les plus fréquentée.
Pour une personne âgée, ces plans ont également une fonction de « main courante » : ils peuvent servir de support si la personne n’est pas certaine de son équilibre. Ces plans devront donc être particulièrement solides, avec si possible un léger retour en dessous pour faciliter une éventuelle saisie manuelle d’urgence.
L’éclairage
Point particulièrement important. Il faut jouer sur l’augmentation de contraste donc on cherchera à éclairer de manière douce l’ensemble de la cuisine, avec un éclairage accentué près des « points sensibles » comme la cuisinière, le plan de découpe ou l’évier. Attention : ne pas surcharger l’éclairage de l’ensemble de la pièce ce qui peut conduire à éblouissement et inconfort. Une cuisine trop éclairée comme une scène de spectacle est inconfortable et pas pratique du tout ! Il faut privilégier la qualité de l’éclairage et du contraste, plus que la quantité.
Pour les éclairages d’accentuation, utiliser de préférence des ampoules ou tubes « longues durée » comme par exemple les tubes fluocompactes ou les Leds. Ces éclairages sont utilisés tous les jours pendant plusieurs heures. Il faut éviter d’avoir à changer les ampoules trop souvent.
Les boutons des interrupteurs doivent être gros et très contrastés. Si besoin, utiliser des étiquettes colorées fluo. Pour les endroits ne disposant pas d’une alimentation électrique, il existe aujourd’hui des réglètes Led pouvant être alimenté par piles. Ce n’est pas idéal pour une utilisation longue mais cela dépanne pour une utilisation ponctuelle. On trouve également toute une série de réglette Led chez les enseignes de bricolages : Castorama, Leroy Merlin, BHV. En première intention ces réglettes dépannent bien : les prévoir en quantité suffisante au dessus des points à accentuer.
A suivre.